Comment dire des conneries en toute impunité post

Mar 24 2015 - Savoir vivre de dev

Grâce à un truc que je viens de découvrir en lisant La Méthode des Six Chapeaux d’Edward de Bono : le "po" .

« Po » pour « Provocation Operation ». A prononcer avec l’accent anglais je pense, sinon, en français, au mieux ça n’a aucun sens, au pire on dirait un clip de Mylène Farmer.

Bref.

Au cours d’une réunion, lancer un « po » revient à sortir une proposition étonnante/choquante/innovante/osée. Comprendre sortir une idée à la con. Mais en précisant que c’est un po juste avant ! Le but n’est pas d’adopter cette idée (bien que parfois cela finisse comme ça), mais de provoquer des réactions, lancer des pistes, développer le sujet.

L’autre effet bénéfique est de libérer la parole : en commençant sa phrase par « po », on évite de se mettre la pression de dire n’importe quoi. En envoyant des po, j’ai déjà eu des réponses du genre « Ah tiens, j’y ai pensé mais j’osais pas le dire ». C’est quand même marrant de se dire qu’on a failli passer à côté d’un sujet auquel tout le monde penser sans oser l’avouer, non ?

En fait, j’avais déjà l’habitude de faire ça. Mais je ne savais pas que cela avait un nom. Ainsi, je préparais longuement le terrain avant de balancer ma connerie, en mode « Attention, j’vais dire un truc, mais ne me jugez pas ». Maintenant, je crie « PO ! » sans prévenir, et j’envoie l’idée fabuleuse. Gain de temps incroyable. Droit vers la connerie. Par contre, mes collègues n’étant pas encore au courant de ce terme, ils me prennent doublement pour un imbécile. Mais je suis sûr que ça paiera dans le futur.

Si vous travaillez dans la même société que moi , ne lisez pas la suite.

Il m’arrive d’utiliser un faux po. C’est peut-être une très mauvaise pratique sournoise, mais c’est rigolo. Balancer une idée que je trouve vaguement cool tout en sachant que je vais me faire insulter (surtout en cas de bug bloquant en prod, toutes les solutions crades temporaires qu’on peut trouver, c’est fascinant). Ainsi, j’essuie gentiment la première salve d’indignation, à laquelle je participe même, d’un air « hinhinhin on va pas faire ça effectivement hein ? » sifflote. Et puis une fois la démonstration de bonne conscience passée, l’idée germe parfois. J’imagine que ça fait de moi soit un connard, soit un pervers narcissique. Bon.

Au passage, je conseille la lecture du bouquin cité plus haut. Mais vraiment le lire, ne pas se limiter aux douzaines de sites résumant les principes de base sans parler de toute la théorie de la pensée latérale.

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